lundi 18 avril 2011

Se loger à Paris : les mythes de l'ère Delanoé

Commençons par rendre hommage aux victimes de cet horrible incendie qui a ravagé un immeuble de Ménilmontant la semaine dernière. Espérons qu'il ne s'agisse pas, comme l'affirme la presse, du même type de situation que celle du boulevard Vincent Auriol, où, en 2005, un autre incendie violent s'était montré particulièrement meurtrier. 

Ensuite, soulignons une fois de plus la faiblesse du bilan de la mandature actuelle en matière de logement, mais notons immédiatement qu'il ne s'agit pas d'une invective injustifiée : peuvent-ils faire autrement. 

Bravo pour le joli guide, "se loger à Paris". Mais prévenons les lecteurs au sujet du contenu : merci pour la lecture, mais en gros le maire de la Capitale ne peut rien pour vous. 

Comment pourrait-il en être autrement ? 

La situation est que, pour diverses raisons, la Capitale reste attractive. De manière volontaire, les gens y viennent pour étudier ou y travailler. Or, physiquement parlant, Paris est sous contraintes. On ne peut ni l'étirer, puisque le Périf' ceint ses 105 km2 (à tel point que les quelques hectares hors periférique tels que le secteur de l'Aquaboulevard apparaissenr vraiment  comme étant en banlieue) et on ne peut l'élever, puisque les tours ne font pas partie du paysage, hors quartiers bien délimités comme Beaugrenelle ou la Porte d'Ivry. 

Du coup, le parc de logement est globalement fixe. Les prix montent donc, logiquement. Le seul choix de la Mairie pour faire du logemennt social, comme ils disent, est donc de racheter du logement privé (aux prix du marché) pour en faire du social. Or, vu les prix, la part des gens qui sont en droit de réclamer un logement aidé est telle qu'on ne voit pas la fin de ce mécanisme. 

Il y a deux semaines, le Nouveau Centre Paris organisait un café politique dans le XXeme, consacré au logement, justement. Le constat était très clair : les gens ont du mal à se loger, surtout en ce qui concerne les personnes agées. Les représentants du Nouveau Centre Paris se sont montrés à l'écoute tout en restant très soft, mais les parisiens doivent comprendre ceci : habiter à Paris a un cout, qui est le reflet de l'attractivité de leur ville. Les Lois 48, la volonté de Delanoé d'encadrer les loyers, tout ca, ca ne peut pas marcher. Il y a très certainement une part d'exagération cynique chez les propriétaires qui augmentent leurs loyers dans des proportions de l'ordre de 50% en dix ans, mais 

- un logement parisien rapporte en moyenne 6% brut  : on ne peut en fait pas parler d'actif hyper spéculatif
- les taxes augmentent encore plus vite
- la liste des exigences requises par les propriétaires reflete en partie la liste des protections données au locataire (tous ceux qui sont parti à Londres savent que le fait de louer à la semaine diminue le contenu du "dossier" de locataire à fournir).

De plus, la mixité sociale (si jamais on en veut vraiment) ne passe pas du tout par une quelconque intervention publique. Relisons les naturalistes du XIXeme siècle pour réaliser à quel point il n'y a pas eu besoin d'HLM pour créer le peuple de Paris. 

Enfin, clairement, les HLM sont une arnaque. Donner autant de pouvoir entre les mains d'une seule personne, le maire d'arrondissement, éventuellement aidé d'une commission, ne peut qu'aboutir à une situation injuste et assymétrique, source de frustrations pour les demandeurs.

Un candidat à la Mairie de Paris en 2014 devra donc avoir le courage de dire que tout le monde ne pourra pas rester à Paris. Ou alors il faudra changer le visage de la Capitale. Paris peut être une ville dure mais juste. 

2 commentaires:

  1. Personnellement je recherche sur les seloger.com et autres nestoria.fr un nouvel appart' dans le 12e... mais les prix... c'est de la folie.
    J'ai l'impression qu'il y a un vide entre les HLM et les "premiers prix" parisiens et il faut vraiment chercher pour trouver LE bon compromis.

    RépondreSupprimer
  2. c'est clair, Paul !

    bon courage pour la recherche

    RépondreSupprimer