dimanche 20 juillet 2014

On interdit quand, le PCF et le NPA, Manuel Valls ?

Hier, samedi 19 juillet 2014, le quartier de Barbès, dans le XVIIIeme arr, a été le théatre de manifestations, et de certaines violences.
Pourtant, cette manifestation avait été interdite par la Préfecture de Police (2) ! 


Autrement dit, celles et ceux qui ont participé à cette manifestation se sont mis en infraction par rapport à la loi.  

On pourrait objecter que ce n'est pas à la police, à la justice administrative et au gouvernement de décréter que telle ou telle manif n'est pas autorisée, certes. 
Mais dans ce cas, il faut un minimum de cohérence et se demander pourquoi il n'y avait personne, ou presque, pour rappeler que Dieudonné et ses fans ont eu aussi le droit de se réunir, même pour exprimer des choses qui ne plaisent pas au gouvernement ou à tel ou tel. 

On pourrait se dire : les manifestants n'ont pas eu vent de la communication de la Préfecture de Police de Paris. Après tout, même si nul n'est censé ignorer la loi, on sait tous qu'en pratique, c'est difficile de tout savoir. Par contre, ceux qui sont vraiment censés ne pas ignorer la loi, ce sont les législateurs eux-même. Prenez Patrick le Hyaric.
Patrick le Hyaric est directeur de L'Humanité, un journal subventionné parmi d'autres, mais qui en plus a bénéficié du fait du prince, le Parti Socialiste, en voyant une dette de 4 millions d'euros effacée par un simple amendement adopté en pleine nuit par le PS.
Patrick le Hyaric est aussi et surtout député au Parlement européen, et membre du Parti Communiste.
Or, ce législateur était à la manif "interdite", hier.


Comment un responsable politique, un élu, peut volontairement aller contre la loi ?
Cela signifie t-il que Patrick le Hyaric ne considère plus l'actuel gouvernement, et l'administration qu'il dirige, comme illégitime ? 

La gauche et l'extrême gauche passent leur temps à faire des proçès en anti-républicanisme envers ceux qui ne partagent pas leur point de vue. Sans même juger du sujet de la manifestation, qui au passage ne concerne pas la France (nous ne sommes ni israéliens ni palestiniens), comment peut-on accepter ce double discours de délégitimation des institutions publiques combiné à une apparence de respect des lois ? 

Dans un passé récent, et de manière assez vaine d'ailleurs, Manuel Valls a annoncé la dissolution de deux groupes d'extrême droite, en  rappelant « la volonté du président de la République d'apaiser» et «de faire en sorte que la loi soit respectée par tous» et en ajoutant «Il n'y a pas de place dans notre pays pour la haine, la xénophobie, l'antisémitisme ou des actes antimusulmans» (4). Ces dissolutions, largement suggérées par le leader de l'extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon (5), sont vaines car évidemment, dissoudre un groupe ne signifie pas en finir avec ses idées.

Mais si Manuel Valls gouverne selon un principe de cohérence, alors il devait logiquement prononcer la dissolution de deux groupuscules d'extrême gauche impliqués dans la manifestation de samedi à Barbès, le PCF et le NPA. 


La balle est dans le camp de ce grand républicain qu'est Manuel Valls. 
Evidemment, dans un pays démocratique attaché à la liberté d'expression et recentré sur ses seules missions régaliennes (police, justice, armée, diplomatie), la manifestation aurait été autorisée ET la police aurait su assurer sa mission de maintien de l'ordre.





(4) Le Figaro Deux groupes d'extrême droite dissous 24 juillet 2013

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