jeudi 23 octobre 2014

Rroms : assez du double discours étatique !

Comme d'habitude !

Un camp rom est démantelé aux portes de Paris, et d'éminents représentants de la gauche s'émeuvent.
Entre Libération qui titre "Roms : la gauche face à ses contradictions" (1) ou les tweets de Cécile Duflot, on est servis !


En effet, ce que la gauche, actuellement au pouvoir, refuse de voir, c'est que non seulement il n'y a pas d'un coté une méchante droite adepte du discours de Grenoble et de l'autre une gauche humaniste qui tente de surmonter ses "contradictions", mais qu'en fait, il y a une incompatibilité totale entre la façon dont la France, de gauche comme de droite, est gérée, et le mode de vie des Roms. 

En effet, que reproche t-on aux Roms, et pourquoi se sont-ils fait expulsés de ce camp à Bobigny avant hier, et à Paris (2), Nantes (3) ou Lille (4) précédemment ? 
D'une part, ils occupent des terrains de manière illégale, d'autre part, ils vivent dans des conditions insalubre. 

Hollande et Valls se conduisent comme Sarkozy et Hortefeux, et ce depuis le premier jour du mandat socialiste en 2012. Pourquoi ? 



C'est simple : vu la façon dont la France fonctionne, il ne peut pas en être autrement. En effet, habiter en France ne peut pas se faire hors du cadre que celui que l'administration a défini.
Et en même temps, habiter en France implique un certain nombre de droits, comme celui de pouvoir scolariser gratuitement ses enfants dans l'enseignement primaire et secondaire, gratuit et obligatoire.

Dans le cadre de l'expulsion de Bobigny, l'administration a suivi les règles, et ces règles découlent de la loi, loi votée par les députés. Avec une majorité socialiste à l'Assemblée Nationale, le PS pourrait très bien, s'il le voulait, amender ces règles. Il ne le fait pas ? Pourquoi ?

Parce que tous ces cumulards de députés sont aussi, très souvent, des maires. Et quand on est un élu de terrain, à l'écoute des habitants, les belles idées humanistes développées au sein de la rédaction de Libération ou de l'Humanité font face à la réalité : non seulement les habitants, les contribuables, ne veulent pas de roms à coté de chez eux, mais en plus les maires, y compris socialistes, de Ayrault à Aubry, en passant par Delanoé et Hidalgo, sont d'accord avec eux. 

Si le gouvernement n'était pas d'accord avec l'administration et ses pratiques, il y aurait toujours la possibilité de révoquer les préfets en charge des expulsions. A d'autres occasions et pour d'autres motifs, Manuel Valls a déjà révoqué des préfets. Ici, rien de tout cela. C'est donc que globalement, le PS est droit dans ses bottes, et approuve.

Alors, qu'est ce qu'on fait ?
On continue ces absurdes expulsions qui créent des nouveaux SDF et des délinquants ?

Déjà, il pourrait y avoir un début de solution si les gens comme les journalistes de Libération ou Cécile Duflot se bougeaient. Au lieu de regretter ces expulsions, ils pourraient très bien héberger des roms chez eux.

Ensuite, si on veut laisser à des gens l'opportunité d'"émigrer" en France, peut être qu'on pourrait aussi envisager de ne plus lier présence sur le sol national et accès gratuit à des services publics comme l'éducation nationale ou la santé. Le mot émigration est ici à prendre avec du recul puisqu'il s'agit, dans le cas des Roms, d'une migration intra européenne.

C'est pourquoi, en réalité, les roms sont une opportunité. Leur présence en France sont l'occasion pour que nous réexaminions notre système social au sens large, et la façon dont il est financé. Plutôt que cette fausse gratuité (payée à crédit) sur laquelle on nous ment tous les jours, peut etre pourrions nous envisager que chaque travailleur en France touche son salaire complet et finance lui-même ses dépenses de santé, éducation ...

La question Roms permet aussi de soulever le stupide droit au logement. Comment la loi peut-elle s'engager à garantir à chaque personne sur le territoire un logement ? Par définition, cela n'a aucun sens. Pire, cela abouti, si on le croise avec l'obligation d'habiter dans un logement décent, à ces expulsions suivies de relogement là où c'est possible.
Est-ce que les scolaires du Xeme arrondissement et les contribuables parisiens (5) ont à subir la décision de la préfecture de Seine Saint Denis ?

On sait qu'il existe un consensus politique pour dire que les Roms, on n'en veut pas. De Anne Hidalgo  (6)  à NKM, en passant par Valls (7) ou le FN, tous diront que le pays n'a pas vocation à accueillir toujours plus de Roms. Mais on sait qu'il existe aussi un consensus médiatique qui consiste à dénoncer les attaques contre les Roms. Simplement, ces bons sentiments sont plus faciles à tenir au coeur du boboland, dans le 3eme arrondissement, que dans les quartiers nord de Marseille.
Il va falloir que les élites politico-médiatiques réconcilient ces deux points de vue.
Pour cela, peut être pourraient-elles commencer par remettre en cause le système social français.

Il existe une alternative à la schizophrénie étatique actuelle. Elle consiste à attribuer aux Roms, comme à tous les Européens, le bénéfice de la liberté de circulation, tout en admettant que le système social français ne peut plus demeurer en l'Etat.
Elle consiste, par exemple, à se dire que peut-être que les Roms se sentent mieux dans un bidonville, même insalubre, de Seine Saint Denis, que dans un quasi guetto de Roumanie. Dans ce contexte, la France, tout en allégeant ses critères définissant la salubrité minimale d'un lieu, pourrait se concentrer sur la mise en oeuvre du respect du droit de propriété.

Si les Roms trouvent, en France, des terrains que des propriétaires seraient prêts à louer, pourquoi ne pourraient-ils pas y vivre ? 





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